[PRESSE] Bientôt la création d’une équipe de jeux vidéo !

Publié le 03 Février 2022 – L’Informateur
Le Château Le Vaillant, situé à Longroy, est le seul établissement du secondaire en France à avoir une composante e-sport dans son programme scolaire. Une équipe de jeux vidéo y verra le jour en février.

Depuis les années 2010, l’esport, terme signifiant sport électronique et désignant des compétitions de jeux vidéo, est un domaine en pleine expansion. Le summum de ce phénomène est arrivé en 2019 avec un championnat du monde sur le célèbre jeu de tir Fortnite, où le vainqueur est reparti avec 100 millions de dollars. Et si en France on commence à voir des établissements du supérieur s’intéresser à la discipline, Le Château Le Vaillant, ouvert depuis 2019 à Longroy, est le seul établissement de l’enseignement secondaire (collège et lycée) à l’avoir au centre de son programme. La quinzaine d’élèves pratique environ deux heures par jour de gaming, comme cela peut se faire dans un programme classique sport études. Pour l’année 2022, le gros projet du Château Le Vaillant est la mise en place d’une équipe e-sport qui sera officiellement lancée le 23 février. Un tournoi sera également organisé vers le mois de mai, en visio si la situation sanitaire ne permet pas un accueil en présentiel.

Des joueurs locaux pourront l’intégrer À terme, la future équipe souhaite également attirer des joueurs des communes aux alentours de Longroy, principalement via des rencontres organisées dans le Château les mercredis après-midi.

Plusieurs profils dans l’établissement Stan Hommet, directeur et professeur d’histoire géographie, décrit les différents profils qu’il retrouve dans le collège/lycée :

« Si on devait schématiser, je dirais que l’on a trois principaux profils : des personnes qui étaient dans l’addiction et qui ont été en difficulté scolaire dans leurs précédents établissements. Ceux et celles qui restent en internat à cause de l’éloignement géographique, et des étudiants étrangers, bien qu’il y en ait aujourd’hui qu’un, originaire de Biélorussie ».

Et l’enseignant de préciser :

« À l’origine, et encore aujourd’hui, on souhaiterait avoir plus d’élèves étrangers, mais la pandémie nous a considérablement ralenti ».

Avoir une vision globale Comme ce qui se fait au Royaume-Uni, une tenue correcte est exigée. L’objectif est de permettre une socialisation pour ceux qui ont été déscolarisés. Stan Hommet explique aussi :

« Dans notre internat, on veut se servir du jeu vidéo comme faisant partie du matériel pédagogique. Dans bon nombre d’entre eux, il y a une base historique, géographique, littéraire voire politique à certains moments ».

La journée pour les élèves est composée de cours classiques le matin, deux heures de gaming en début d’après-midi, et deux heures d’éducation physique et sportive entre 16 h 30 et 18 h 30. Les entraînements de gaming sont sous la tutelle de Tommy Romero, lui-même ancien joueur professionnel au Monaco Esport Club.

« Après ma carrière de joueur, je voulais continuer dans le coaching et le développement personnel. Le cadre m’a attiré et cela me permet de lier une reconversion professionnelle et mon expérience de joueur. Il y a de la technique mais aussi beaucoup de travail mental, comme dans d’autres sports » déclare-t-il.

3 QUESTIONS À ADAM, ÉLÈVE DU CHÂTEAU LE VAILLANT

LE MENTOR

1. Comment te sens-tu dans l’établissement ?

Je me sens bien, c’était un peu compliqué au début avec l’éloignement par rapport à ma famille qui vit en Alsace, mais ça va beaucoup mieux maintenant. J’ai fait quatre établissements avant celui-ci, et c’est le premier où je me sens bien malgré mes troubles de l’attention. Mes résultats scolaires sont même en hausse.

2. En quoi la section gaming t’aide pour tes troubles de l’attention ?

J’ai tendance à ne pas savoir tenir en place. Les sections jeux vidéo m’aident beaucoup pour le maintien de la concentration. C’est quelque chose qui me passionne depuis longtemps, et dès que ma mère a pris connaissance de l’établissement, elle m’y a inscrit à la rentrée 2021.

3. Quelles sont les principales différences avec ce que tu as connu avant ?

Vu qu’on est nettement moins nombreux, les professeurs prennent beaucoup plus le temps pour répondre à nos questions. J’ai moins l’impression de me sentir délaissé. Cela se ressent dans mes résultats. J’ai encore des lacunes, mais par rapport à mon dernier établissement, ça s’est nettement amélioré.

Âgé de 15 ans, Adam Saoussaou, élève au Château le Vaillant, est atteint de trouble de déficit de l’attention. Il estime que le programme e-sport lui a permis de rattraper son retard.

Léopold BOULONNAIS. Cela n’est pas qu’un projet porté par l’école : la future équipe e-sport est également chapeautée par les élèves. Aux prémices du projet, les collégiens et lycéens ont été mentorés par un élève, Léopold Boulonnais, qui a fait un travail sur ce que sont le sponsoring et l’aspect économique de l’e-sport. « On travaille conjointement avec le directeur et le coach pour essayer de trouver des sponsors. On est également allés avec des élèves dans un magasin pour la création des maillots et on a fait des affiches ensemble. Tout le monde est mis a contribution, principalement pour faire parler de cette future équipe une fois qu’elle sera mise en place » déclare-t-il.

« Les universités du havre et de rouen aimeraient avoir de l’e-sport dans leurs programmes staps »

Stan Hommet, directeur du Château Le Vaillant à Longroy. En effet, ces universités envisagent d’ici à 2030 d’intégrer une spécialisation e-sport parmi celle déjà disponibles dans le cursus STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives).

Merci L’Informateur pour cet article ! (Source)